Réussir sa cession d’entreprise – Retrouvez notre interview dans La Tribune

Réussir sa cession d’entreprise – Retrouvez notre interview dans La Tribune

http://objectifaquitaine.latribune.fr/business/2017-03-31/comment-ne-pas-rater-sa-cession-d-entreprise.html

La plateforme je-vends-ma-pme.com a été lancée en janvier par l’entreprise bordelaise RSR Conseil et Investissement. Le but : expliquer la méthodologie à suivre pour anticiper et préparer une cession d’entreprise alors qu’en France, des PME disparaissent tous les ans faute de repreneurs. Comment les dirigeants doivent-il s’y prendre ? Raphaël de Saint Romain, fondateur de RSR Conseil et Investissement, nous éclaire sur le sujet.

Quel est le contexte de la cession d’entreprise en France ?

Seules 60.000 entreprises sont mises sur le marché tous les ans quand 185.000 pourraient être concernées. 30.000 sont cédées, 30.000 disparaissent. Je tire ces chiffres du rapport du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique « Favoriser la transmission d’entreprise en France : diagnostic et propositions », remis le 7 juillet 2015 à la demande du Premier ministre. Ils englobent tous types d’entreprises mais ce sont les PME qui sont les plus démunies par manque d’information et d’accompagnement dans la démarche alors que l’enjeu est immense. Bien transmettre les entreprises, c’est sauvegarder 750.000 emplois et potentiellement en créer des dizaines de milliers d’autres. 700.000 entreprises auraient besoin de trouver un repreneur d’ici à 2025

Quelles sont selon vous les conditions indispensables pour réussir une cession ?

La première étape passe par l’analyse, l’optimisation du modèle économique de l’entreprise pour la rendre plus attractive. L’objectif est simple : garantir la cession d’une entreprise aux meilleures conditions. Aux meilleures conditions financières pour le dirigeant actuel, et aux meilleures conditions business pour l’acquéreur. La deuxième chose à faire est d’optimiser le mode de délégation des responsabilités et c’est le plus difficile. L’entreprise dépend trop fortement du dirigeant historique. L’idée est de faire en sorte qu’il assure plus un rôle d’arbitre sur des sujets remontés par ses N-1 que de décideur unique. Enfin, alors que le process de cession est souvent mal maîtrisé, la troisième étape est celle de la mise sur le marché qui implique une analyse de risques, juridiques, financiers et stratégiques. A l’issue de cette étape, l’information de la cession doit être diffusée pour pouvoir récupérer entre 5 et 10 lettres d’intention. Le dirigeant peut alors sélectionner 3 finalistes. Force est de constater d’ailleurs, qu’il va rarement chercher l’offre avec la valorisation la plus haute mais plutôt celle en qui il a le plus confiance.

Combien de temps prend ce processus ?

On estime que pour une entreprise qui dégage un chiffre d’affaires entre 2 et 4 millions d’euros et un excédent brut d’exploitation au-delà de 10 %, il faut compter au moins un an de travail : 3 mois pour analyser et optimiser le modèle économique, 4 mois pour mettre en place un système de délégation de responsabilité et 4 mois pour la réalisation du process de cession.